Les inégalités de salaire et les carrières fragmentées dans le cadre de la maternité et de l’éducation des enfants fragilisent la qualité de la retraite des femmes. Depuis l’entrée dans la vie active de ces dernières, le système est perçu comme inéquitable et cela se répercute sur leurs pensions : petit salaire vaut petite retraite : plus d’informations sur per. fr.
Si certaines mesures ont été adoptées au cours des dernières années, dont les “trimestres gratuits”, afin de corriger cet écart à la retraite, la retraite des femmes se retrouve à nouveau fragilisée avec l’application de la réforme Borne en 2023 qui est principalement marquée sur le relèvement de l’âge légal de départ de 62 ans à 64 ans.
L'horizon du conclave de 2025 laisse présager de nouvelles évolutions. Que peut-on attendre de ces changements pour les femmes ?
L’inégalité homme-femme dans la vie active
Rappelons qu’en moyenne, les femmes gagnent 22.6% de moins que les hommes et 25% d’entre elles occupent un travail à temps partiel. Cette proportion est de seulement un dixième chez les hommes. De plus, les femmes sont plus nombreuses à exercer des métiers pénibles, voire peu valorisants, par exemple dans le domaine du nettoyage et des soins liés à la prise en charge de la santé et de la dépendance. Les postes dans ces secteurs sont pourtant les plus mal payés et les travaux sont particulièrement pénibles. À cela s’ajoute l’instabilité dès lors que des crises économiques de grande envergure se déclenchent, comme ce fut le cas lors de la pandémie de 2020, avec une perte massive d’emplois pour la gent féminine.
Réforme 2023 : un premier pas vers l’égalité mais une longue route reste à faire
Parmi les principales mesures de la réforme Borne figurent le recul de l’âge légal de départ à la retraite et l’harmonisation du nombre d’années de cotisation, dispositions qui ont affecté tout particulièrement les femmes. En raison des carrières plus courtes ou interrompues, le calcul des pensions s’avère complexe pour celles-ci, d’autant plus qu’elles sont pénalisées par des carrières moins linéaires et des écarts salariaux persistants.
Cependant, la réforme n’a pas apporté de réponses suffisamment ciblées pour compenser ces inégalités. Si certaines mesures, comme la prise en compte des “trimestres gratuits” comme susmentionné dans le calcul des droits à la retraite, représentent des avancées, elles sont remises en question avec le recul de l’âge de départ à la retraite.
Quelle que soit l’issue des négociations de ce conclave, les femmes pourront préparer leurs vieux jours sereinement et de manière indépendante du système de retraite actuel grâce au Plan d’épargne retraite PER.
Conclave 2025 : les attentes sur des solutions plus précises et pertinentes
C’est dans ce contexte qu’un conclave sur les retraites a été enclenché, piloté par le premier ministre François Bayrou. Cette conférence sociale a pour objectif de repenser en profondeur les inégalités persistantes entre hommes et femmes. Voici quelques pistes de réflexion et d’attentes :
- l’amélioration de la prise en compte des carrières incomplètes : des avancées supplémentaires sont attendues pour mieux reconnaître les carrières partiellement interrompues. Par exemple, un système plus souple pour calculer les droits en fonction de la durée d’activité réelle et non uniquement du nombre d'années cotisées.
- l’accompagnement des femmes en situation de précarité : il s’agit de renforcer les dispositifs d’accompagnement de celles ayant eu des carrières discontinues et en situation de précarité professionnelle (emplois informels)
- les réformes liées à l'âge de départ et à l'espérance de vie : le recul de l’âge de départ à la retraite, mis en place par la réforme de 2023, pourrait être ajusté après les discussions du conclave pour tenir compte de l’espérance de vie des femmes, qui est généralement plus longue que celle des hommes.